Le Japonisme

Le Japonisme ou le rapport Japon / Europe au tournant du XX ème siècle.

Dans le sillage de l’exposition Hokusai au British Museum (Septembre 2021- 30 janvier 2022) et de la présentation d’un exemplaire de la célèbre grande Vague ou  « Sous la Grande vague de Kanagawa”, il est intéressant de parcourir les œuvres de « La Collection » pour se rappeler l’influence décisive exercée par la diffusion des estampes japonaises sur la peinture en Europe notamment, et sur la perception que l’on avait à cette époque de cette île lointaine qui s’ouvrait peu à peu au monde extérieur avec la fin de la période Edo et l’avènement de l’ére Meiji en 1868.

1868, année coïncidant avec la date à laquelle Manet réalisa le portrait de son ami Zola, œuvre japonisante à double titre, de par son décor où à l’arrière-plan se distinguent un paravent ainsi qu’un pêlemêle d’estampes japonaises côtoyant « La belle Olympia » et de par sa composition en plans successifs abolissant la perspective traditionnelle occidentale.

Ces décors « à la japonaise » et ce goût pour l’exotisme se retrouvent tout au long de la fin du 19 ème siècle et se prolongent au 20 ème siècle. De même, les recherches picturales vont infuser dans les différents mouvements caractérisant cette époque allant de l’impressionnisme, aux nabis en passant par le synthétisme : teintes en aplat, couleurs cernées, compositions hardies, motifs décoratifs envahissant l’espace…

La sélection proposée reflète cette double attraction entre « japonaiseries » et nouveaux partis pris visuels qui seront si bien assimilés par l’œil occidental que l’on n’en aperçoit même plus la source par exemple dans l’agencement des bleus vifs et des jaunes éblouissants atténués par les mauves rosées de Bonnard.

V.M 

Octobre 2021