SI LOIN, SI PROCHE AU MUSEE STIBBERT

Après avoir soutenu Exogénèses : la production d’objets frontière dans l’art en Europe depuis 1500programme de recherche ANR 2013-2016, LA COLLECTION

est très fière d’être partenaire de l’exposition « Si loin, si proche » au Musée Stibbert à Florence et vous présente en avant-première l’affiche conçue et réalisée par Serge Domingie.

Commissaires : Sabine du Crest, initiatrice du projet, enseignant-chercheur, Maître de conférences habilitée à diriger des recherches en Histoire de l’art, Université Bordeaux Montaigne, spécialiste de la production artistique européenne en relation avec les mondes lointains à l’époque moderne et contemporaine et Enrico Colle, directeur (Soprintendente) du Musée Stibbert, spécialiste des arts décoratifs italiens. 

Gestion des droits : Sophie Suberbère

Conseil : Véronique Martingay

      Dans le cadre de ce programme de recherche, une exposition de photographies d’intérieurs européens présentant des objets frontière avait été réalisée au musée d’Ethnographie de l’Université de Bordeaux. Une sélection de ces photographies, enrichie de clichés centrés sur la Toscane montrant la confrontation ou la cohabitation domestique avec les mondes lointains, est présentée à la Villa Stibbert, espace frontière des plus fascinants.

Florence joue un rôle particulier dans l’histoire européenne du rapport à l’altérité. Réceptacle depuis la Renaissance des objets venus des antipodes et tête de pont de leur intégration matérielle et intellectuelle, la ville du Grand Tour devient à partir du XIXe siècle le théâtre effervescent du goût renouvelé pour l’ailleurs: dans les salons de villas récemment construites comme la Villa Fabbricotti à Montughi, dans les boutiques florentines comme celle de Pietro Botto ou de Janetti, dans les ateliers d’artistes ou lors de fêtes dans l’ancien Ghetto ou dans les travestissements. Et cette aventure se poursuit encore aujourd’hui par l’obsession d’autres horizons.

En effet, de la fin du XIXe siècle à nos jours, dans toute l’Europe, nombreux sont les intérieurs conçus comme des laboratoires de notre rapport au monde lointain, mettant en relation des objets d’ailleurs avec des objets européens. À travers une sélection de photographies présentant les intérieurs de Claudel, Guitry, Freud, Guggenheim, Breton, Lévi-Strauss ou Moravia… se révèlent différentes manières d’inventer des liens entre soi et l’autre.

Toujours présents pour des raisons profondes dans les demeures de l’élite européenne, les objets extra-européens sont non seulement des signes de cosmopolitisme et d’universalisme, mais aussi constituent autant d’étapes du décentrement européen.

Une conférence se tiendra également le 3 octobre à 17h à l’Institut français de Florence (piazza Ognissanti, 2) avec l’intervention de Sabine du Crest et Enrico Colle.

   La maison-musée Stibbert a été créée par son propriétaire, Frederick Stibbert (1838-1906) né à Florence d’une famille anglaise. Les collections exceptionnelles qu’il a laissées à la ville à sa mort sont rassemblées et disposées dans cette très belle demeure, notamment sa célèbre collection d’armes, des objets d’art et de la vie quotidienne européens, islamiques et extrême-orientaux, des portraits de personnages en armure et en costume ainsi que des chefs-d’œuvre de Botticelli, Crivelli, Bronzino, Suttermans, Allori… L’autre partie de l’édifice abrite les somptueux appartements privés, meublés et décorés selon les critères du XIXe siècle, qui attribuent à chaque pièce un style différent : néo-Renaissance pour la salle de bal, rococo pour les salons, Empire pour les chambres. Le même goût éclectique, la même curiosité pour le passé et l’exotisme caractérisent le parc, décoré de bosquets, de pavillons, de statues, de fausses ruines et d’un petit temple égyptien.  

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